Entreprendre avec fluidité quand on est zèbre : du bulldozer au colibri

Entrepreneuriat | Tribu Slow

Introduction

Être zèbre, hypersensible ou multipotentiel·le et vouloir entreprendre, c’est souvent vivre avec un cerveau en ébullition, un cœur grand ouvert et un corps qui, parfois, peine à suivre.
Entre curiosité insatiable, passion brûlante et quête de sens, l’aventure entrepreneuriale peut vite devenir un terrain de surchauffe.
Pourtant, comme le rappelle Vesselina Malhomme, autrice du livre Ose zébrer et accompagnante d’entrepreneures atypiques, il existe une autre voie : celle de la fluidité.
Une manière d’entreprendre plus consciente, incarnée, légère — à l’image du colibri, ce petit oiseau qui avance en douceur, mais avec une précision et une vitalité étonnantes.


1. Comprendre son “package atypique”

Chaque personne au profil atypique — qu’elle se reconnaisse hypersensible, multipotentielle, à haut potentiel ou simplement très intuitive — naît avec un “package”.
Ce kit, pour reprendre la métaphore de Vesselina, ressemble à un meuble IKEA sans notice : plein de pièces fascinantes, mais parfois difficiles à assembler.

Les caractéristiques de slowpreneure zèbre

  • Une pensée en arborescence : tout est lié, tout fait sens.
  • Une intensité émotionnelle : ressentir fort, aimer fort, créer fort.
  • Une curiosité insatiable : impossible de se limiter à une seule voie.
  • Un perfectionnisme exigeant : vouloir bien faire, parfois trop.

Le problème n’est pas dans le “kit” lui-même, mais dans le manque de mode d’emploi.
On nous apprend à “réfléchir”, rarement à “ressentir”. À suivre les règles, rarement à écouter notre rythme.
Résultat : beaucoup de zèbres s’épuisent en essayant d’entrer dans un moule qui n’a jamais été conçu pour eux.


2. Slowpreneuriat et hypersensibilité : quand la passion devient épuisante

Quand un zèbre se lance dans l’entrepreneuriat, il le fait rarement à moitié.
L’envie de sens, la passion et la créativité sont telles que tout devient prioritaire.
Mais cette intensité, si belle, si vivante, peut aussi devenir destructrice.

Les signes de surchauffe chez les entrepreneurs hypersensibles

  • Une fatigue chronique, malgré la passion.
  • La difficulté à “choisir”, donc à avancer sereinement.
  • La tendance à tout recommencer, à douter, à s’autocritiquer.
  • Le sentiment d’être toujours “trop” ou “pas assez”.

Vesselina parle du zèbre-bulldozer : celui qui veut tout faire, tout comprendre, tout donner.
Mais à force de pousser, de forcer, d’ignorer les signaux du corps, on finit par s’épuiser, voire par s’éteindre.
Et quand la flamme s’éteint, ce n’est pas la passion qui manque, c’est l’énergie vitale qui s’effiloche.


3. Slowpreneuriat en pratique : passer du mode bulldozer au mode colibri

La clé, selon Vesselina, n’est pas de renoncer à sa richesse intérieure, mais d’apprendre à séquencer.
“Choisir, ce n’est pas renoncer, c’est séquencer”, dit-elle joliment.
Autrement dit : tout est possible, mais pas tout en même temps.

Entreprendre avec fluidité et conscience

Le colibri, contrairement au bulldozer, avance par micro-mouvements.
Il s’autorise à reculer pour mieux s’élancer, à se nourrir de ce qui lui correspond.
Il n’imite pas les autres oiseaux : il suit sa propre nature.

Entreprendre comme un colibri, c’est :

  • Faire confiance à ses cycles d’énergie.
  • Simplifier au lieu de s’éparpiller.
  • S’entourer plutôt que tout porter seul·e.
  • Créer à partir du plaisir plutôt que de la peur du manque.

C’est un travail d’ajustement, pas de perfection.
Et paradoxalement, plus on accepte de ralentir, plus la création devient féconde.


4. Hypersensibilité et entrepreneuriat conscient : transformer sa sensibilité en boussole

La sensibilité n’est pas une faille à corriger, mais un système d’intelligence élargi.
Elle nous relie au vivant, à nos émotions, à l’autre.
Chez les entrepreneur·es atypiques, elle peut devenir un levier d’innovation, de connexion et de discernement.

Utiliser son hypersensibilité pour entreprendre avec sens

  • Ressentir avant d’agir : écouter le corps, le cœur, l’énergie.
  • Observer ses élans : qu’est-ce qui m’anime vraiment ?
  • Honorer ses besoins : repos, solitude, douceur, silence.
  • Créer depuis la joie, non depuis la pression.

Le zèbre ne gagne pas en essayant d’être un cheval ordinaire.
Il s’épanouit quand il ose galoper à son rythme, sur ses propres terres.


Questions d’introspection

  1. Quand je m’active, est-ce par enthousiasme ou par peur de ne pas faire assez ?
  2. Qu’est-ce que je tente de prouver, et à qui ?
  3. Quels signaux mon corps m’envoie que je choisis d’ignorer ?
  4. Quelle serait la version “colibri” de mon projet actuel ?
  5. Qu’est-ce que je pourrais simplifier aujourd’hui sans renoncer à l’essentiel ?

À retenir

  • Ton atypie n’est pas un handicap : c’est ton terrain de jeu.
  • La fluidité n’est pas un luxe, c’est une condition de durabilité.
  • Ralentir, c’est choisir de durer.
  • Entreprendre “slow”, c’est réconcilier sensibilité, sens et simplicité.
  • Le monde n’a pas besoin de plus d’efficacité : il a besoin de plus d’authenticité.

Pour aller plus loin

Si ce sujet résonne pour toi, découvre le travail de Vesselina Malhomme, autrice du livre Osez zébrer, et ses accompagnements autour de l’entrepreneuriat sensible.
Et pour explorer d’autres ressources sur l’art d’entreprendre sans s’épuiser, rejoins la Tribu Slow, un espace d’inspiration, de soutien et de reconnexion à ton rythme.

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